REPORTAGE : Aucun regret pour Antoine Dupont qui livre le plus gros…

REPORTAGE : Aucun regret pour Antoine Dupont qui livre le plus gros…

Le plus grand joueur de rugby fête sa journée en or neuf mois après sa sortie meurtrière de la Coupe du monde à domicile

Non, rien de rien.

Le gazon, il le sait. Les couloirs et les vestiaires, il connaît. Le bruit qui circule dans les tribunes, le parcours sinueux que l’entraîneur emprunte dans les entrailles du stade, il le sait. Mais les grands espaces, le sentiment intimidant de liberté, de voler face à un vent violent, cette partie est nouvelle. C’est un voyage qu’Antoine Dupont vient à peine de commencer et pourtant, ici, il se termine.

Nous l’avons vu ici il y a neuf mois, soignant un œil au beurre noir et mille regrets, une douleur dans son corps qui allait s’atténuer et une douleur dans son âme qui ne s’apaiserait pas. Il quitte Paris et prend le premier avion pour Bali : des vacances pour recharger les batteries et, surtout, un endroit où personne ne diffuse la finale de la Coupe du monde. Il ne voulait pas voir quelqu’un d’autre soulever le trophée dont il rêvait. Alors il a moqué, bruni et est revenu avec un plan

Avec mes souvenirs, j’ai allumé le feu.

Mais même pour le plus grand joueur de rugby du monde, la rédemption comporte son propre lot de dangers. Les Six Nations lui manquent, il abandonne l’équipe qu’il appelle chez lui, les collègues qu’il adore et le jeu qu’il maîtrise, pour un pas dans un inconnu balayé par les vents. La gloire – une médaille d’or aux Jeux olympiques à domicile – est la plus grande qu’un athlète puisse connaître. Mais le risque est que votre cœur soit à nouveau brisé.

Balayé pour toujours, je répare à zéro.

La vision est la partie la plus facile. Apprendre une nouvelle discipline en six mois et l’appliquer à une équipe non qualifiée pour Tokyo : c’est le rugby dans son cadre le plus dur. Il existe de nouvelles tactiques et techniques à maîtriser. Les rucks sont différents. Les coups d’envoi sont différents. Les exigences physiques – l’impératif de sprinter et de continuer à sprinter encore et encore – sont différentes. Pas de pause pour respirer, pas de cachette.

Mais ce rôle a toujours bien plu à Dupont, un joueur qui, même dans cet effort collectif, a toujours été possédé par un esprit farouchement protagoniste, un besoin de décision, « un joueur qui vient s’exposer », comme le dit son entraîneur Jérôme Daret. il.

Les plus grands athlètes apprennent vite que leur talent est autant un serment qu’un don. Qu’ils ont un devoir envers eux-mêmes et envers les autres, de continuer à s’emmener vers de nouveaux endroits.

Non, rien de rien.

Et voilà, par une soirée parisienne rassurante et humide, le voilà, prêt à souffrir à nouveau. L’Afrique du Sud, son ennemi juré de la Coupe du monde, a été vaincue en demi-finale. Les Fidji, quant à elles, sont l’épée dans la pierre, 17 victoires en 17 matchs aux Jeux olympiques, une équipe qui joue au rugby comme au basket-ball, un jeu de décharges magiques et de combinaisons tourbillonnantes déclenchées à une vitesse floue.

Be the first to comment

Leave a Reply

Your email address will not be published.


*